Pendant de nombreuses années, Elise a craqué pour des modèles tricot populaires sur Internet, qui, à chaque fois, ne lui allaient pas du tout, et finissaient au fond d’une armoire. Ne voulant pas pour autant abandonner le tricot, elle a commencé un long travail de recherche, à la fois sur les couleurs, la mise en forme, et les styles adaptés à sa morphologie. Petit à petit, elle a arrêté de faire des pulls qui masquaient ses formes, pour passer de l’autre côté : assumer et mettre en valeur ses points forts. Frustrée de ne pas trouver beaucoup de patrons pensés pour les vraies femmes, quelle que soit leur morphologie, elle a décidé de de lancer ses patrons. Après 12 ans de salariat dans l’informatique, Elise a tout fait pour qu’un jour, elle puisse vivre de sa passion. « Je n’en suis pas encore là, mais c’est en bonne voie ! »
Passionnée par les nouvelles techniques de tricot, et par le partage, Elise est aussi co-fondatrice d’un magazine français et gratuit, Elise. Elle y écrit des articles de fond, tutoriels, revues de matériel, de laines et de tendances, astuces, revues de livres, et traductions de patrons anglais.
« Sur mon blog je parle de mes loisirs, tels que la couture, le tricot, la photographie, le bricolage, la fabrication de bijoux. Bien sûr, le contenu et les thèmes varient au fur et à mesure de mes envies et de mes périodes. »
Son blog est ouvert depuis 2006, Elise y publie aussi des tutoriels plus « experts » sur le tricot « sur mesure ». « Mon objectif : aider les tricoteuses à développer leur sens « critique » d’un patron, pour aller au delà de l’aspect « à la mode ». Je veux leur apprendre à décrypter ce qui est flatteur dans un modèle, comment l’adapter à leur corps. Nous sommes tellement nombreuses à avoir tricoté des patrons « tendances » qui ne nous allaient pas. »
Elise a commencé le tricot en 2007. A la base, elle a eu le coup de foudre pour un catalogue Phildar. « J’essayais aussi d’arrêter la cigarette, et je pensais qu’en tricotant je m’occuperais les mains et que cela m’aiderait. Franchement, aucun de mes tricots n’était portable, je pouvais mettre 6 mois à faire un pull et tout perdre d’un bête coup de ciseau mal placé… Je me demande encore aujourd’hui pourquoi j’ai persévéré. J’ai aussi rencontré de nombreuses tricoteuses autour de chez moi, en animant un tricot thé pendant 2 ans avec une amie. Une amie m’a réconcilié avec le tricot en rond en me prêtant son ouvrage : elle m’a transmis le virus de la chaussette tricotée main. Avant elle, je pensais que jamais, jamais, je ne ferais de chaussettes, et j’avais tort ! J’ai donc publié mes premiers patrons gratuits, pour aider les débutantes à se lancer. Nombreuses sont les personnes qui ont appris à leur tour grâce à mon patron « Les chaussettes de la schtroumpfette ». C’est une belle histoire : je donne à mon tour ce qu’on ma appris quelque part. »
« Je ne compte pas mes heures, tellement j’aime ce que je fais. Je pense que je travaille 2 fois plus qu’avant ! »
Ce qui passionne le plus Elise, c’est la morphologie de la femme. Quand elle a découvert qu’il était bien plus important de la mettre en valeur au lieu de cacher les parties dont on a honte, ça a été une révélation. « J’espère réussir à convaincre les femmes autour de moi que c’est la clef d’un tricot que l’on aime, dont on est fière, et que l’on portera très longtemps.
Côté matières, sa préférence va au mérinos parce que c’est doux, réésistant, élastique et plein de possibilités. Récemment elle a découvert les fils végétaux : bambou, coton, mais aussi le chanvre. « Cette matière est unique : 5 fois plus résistante que n’importe quelle fibre animale, elle est rustique au premier abord, mais une fois lavée, elle change tellement : elle se chine, elle devient douce, elle passe en machine sans risque, et elle est tellement plus écologique. J’ai envie de savoir d’où vient mon fil, dans quelles conditions il est fabriqué, s’il pollue, s’il respect la condition animale, quand c’est possible évidemment. J’ai d’ailleurs écrit un long billet sur le « tricot éthique » dernièrement ».
« Il m’a fallu beaucoup de temps pour apprivoiser le processus créatif. »
Elise s’inspire de ce qui l’entoure, des femmes dans la rue, de ses vêtements fétiches, des films qu’elle regarde, des vitrines, et elle passe au moins 1 heure par semaine dans les boutiques pour observer les tendances. « Je fais aussi beaucoup de veille sur Pinterest ou Ravelry. Une amie styliste m’a appris comment se crée une collection de vêtements : 50% créa, 50% inspiration de la concurrence ! J’ai malheureusement de moins en moins le temps de regarder ce qui sort en patron de tricot, ce qui est tendance, et je pense que ce n’est pas plus mal : ça m’évite d’être polluée dans ma démarche. J’ai toujours la terrible crainte qu’un jour une de mes créations 100% maison soit identique à celle d’un autre créateur et ça ma paralyse parfois ! Je sais bien que dans ce domaine, tout a été plus ou moins inventé déjà. Donc je me soigne. »
Souvent aussi, Elise est limitée par la technique : ses idées sont réalisables, mais trop complexes pour son public. Alors elle les laisse de côté, le temps qu’elles mûrissent. « Il peut m’arriver de penser à 4 idées en même temps, aucune n’étant aboutie ou satisfaisante. Je les laisse évoluer en tache de fond dans mon cerveau, le temps de trouver une solution technique ou esthétique, et souvent, un beau matin, je trouve enfin LA solution, LA bonne idée, celle qui me convainc, qui parfois est un mélange de mes 4 idées de base. C’est à ce moment que je me lance ! »
Bonne découverte des créations d’Elise !
Découvrez les tricots d’Elise
13 mars, 2014
par
Emmanuelle Prot
dans Creapassions
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