Les Etoffes nomades de Nathalie sur l’île d’Oléron
Pour des créations insulaires!
15 mars, 2019 par
Les Etoffes nomades de Nathalie sur l’île d’Oléron
Emmanuelle Prot



Nathalie, cinquante printemps cette année, parce que née en mai, a commencé le tricot et le crochet à l’âge de cinq ans. Née dans une famille de couturières, dentellières, tricoteuses, elle n’a eu qu’à se laisser porter.

« Ayant beaucoup voyagé dans mon enfance avec mes parents, puis ayant déménagé près de vingt fois en trente ans, pour mon métier-passion, je me vis comme une nomade, et étoffes permet de valoriser ce qui tend à se vulgariser pas le terme  » tissu ». »

Le respect du travail manuel

Très rapidement ce sont les annuaires téléphoniques mis sur la pédale de la Singer à lanière de cuir de son arrière-grand-mère qui vont permettre à Nathalie de réaliser ses premières créations textiles pour ses poupées… A huit ans son parrain lui  a offert sa première machine à coudre.

« Je m’amusais alors à associer tissus et papiers froissés, en assemblage couture. Mes défilés de mode de poupées pour mes frères et soeurs prennent des allures de collections expérimentales ! ».

A partir de l’âge de treize ans (période où elle a cessé de grandir), Nathalie a décidé que les vêtements qui naîtront de ses mains seraient son style à venir.

« Je n’ai plus jamais dérogé à cette règle ! »

Sa mère, couturière flou, tailleur homme, qui a élevé seule sa tribu de cinq enfants, n’a pas eu le temps de lui apprendre l’utilisation des patrons.

« Qu’à cela ne tienne, j’ai regardé, observé, copié, essayé, transformé, créé… C’était pour moi une exceptionnelle école d’apprentissage. »

Diplômée en qualité de tapissier décorateur, Nathalie a exercé pendant quinze ans ce merveilleux métier, qu’elle a valorisé par des années aux Beaux-Arts, avec une formation de sellier garnisseur, bourrelier, une formation de styliste, de retoucheuse, de couturière et une formation de dentellière aux fuseaux !



La création de petites fantaisies, de mini-décors, d’accessoires de mode ont toujours fait partie de son travail

Elle a créé son entreprise Etoffes nomades, a fait les marchés, vendu de la mercerie, initié ses premières stagiaires. « Bref j’ai transmis mon /mes métier (s) ! ».

La naissance de sa page facebook lui est venue suite à un échange avec ses enfants en décembre dernier…

« Aujourd’hui adultes, ils m’ont toujours poussés à partager mes petites folies, cherchés à me faire connaître, une sortie de l’anonymat …  » étoffes nomades » pourquoi cette identité ?  Ayant beaucoup voyagé dans mon enfance avec mes parents, puis ayant déménagé près de vingt fois en trente ans, je me vis comme une « nomade », et « étoffes » permet de valoriser ce qui tend à se vulgariser pas le terme  » tissu ». Toute la noblesse que j’accorde à ma passion n’est peut-être pas complètement représentée dans cette appellation, mais je tends vers cette excellence et ce respect du travail manuel des textiles, matières souples et semi-souples en général… »

Arrivée il y a un peu moins d’une année sur l’île d’Oléron, Nathalie pratique pour le moment dans une pièce de la maison.

« Un atelier en extérieur est un projet mis à l’étude actuellement…Car en parallèle je suis encadrant technique sur un chantier d’insertion. Aujourd’hui formatrice, je partage avec des jeunes gens, qui semblent se sensibiliser pour le recyclage mais aussi pour les activités manuelles et ça c’est inestimable. »

Son style créatif ? Nathalie a des difficultés à faire des choses un peu  » déglingo » par exemple…

« Je manque de cette imperfection créative… J’ai besoin que ce soit associé autant que faire ce peu à du figuratif… Je suis très, mais alors très exigeante en matière de travail, tant en réalisation qu’en finitions… Je pratique essentiellement le travail main surtout pour les broderies. Mon domaine de douce folie est très axé sur les mers, les poissons, et l’utilisation outrancière des couleurs qui pour moi sont essentielles à la vie, une sorte de lumière à l’infini. »

La pratique du recyclage depuis toujours, la transformation, la valorisation des déchets textiles sous toutes leur formes

Côté matières Nathalie affectionne le travail du coton , toile à drap, voile de coton, et le jean. « Le jean pour son armure, sa tenue, ses variantes lorsqu’il vieillit. »

Ses inspirations sont nombreuses : le soleil, le printemps, l’été, la chaleur, le bord de mer, un joli jardin, les fleurs, les animaux, le chant.

« En ce moment c’est le chant des oiseaux … C’est à la fois varié et finalement très complémentaire. Une balade sur ma plage préférée, ici sur notre île, où j’ai enfin posé mes valises, et hop, c’est reparti ! J’ai toujours eu l’esprit vagabond, productif, créatif, excessif, enjoué ! »

Evidemment Nathalie connait les livres de Creapassions.

« J’aime les feuilleter, j’aime les sujets traités, les variantes proposées. Les sujets pour les tous petits ont ma préférence, même si, lorsque je crée, je suis toujours en recherche d’un feeling avec la personne destinataire d’une création. Si je connais le destinataire, je fonce les yeux fermés, si je n’ai qu’un prénom, peut-être l’âge, une passion de la personne, ça me suffit également pour créer sans difficulté ça me vaut de ne travailler que sur commandes principalement.

Actuellement je réalise un stock de broches pour une journée expo qui a lieu au mois de juin à la citadelle du château d’Oléron et qui recense un maximum de créateurs/trices textiles, et tous les arts du fils. Cet exercice est toujours périlleux pour moi. Je ne peux pas me projeter sur ce qui plairait… C’est complètement à l’aveugle… Challenge donc ! Vous noterez chère Emmanuelle que je vous ai mis une tartine de mon bonheur à échanger et partager sur ma passion ! »

Bon voyage nomade au pays des étoffes de Nathalie qui nous a remplit de bonheur créatif contagieux !

Les Etoffes nomades de Nathalie sur l’île d’Oléron
Emmanuelle Prot 15 mars, 2019
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